Situé au nord-est de Paris, le premier aéroport de la capitale ouvert en 1919 (et dès 1914 pour sa partie militaire) sur les communes de Dugny et du Bourget, va constituer un point stratégique pendant toute la guerre. Il est victime de bombardements des deux camps. Il sert au rapatriement des prisonniers et déportés au printemps 1945.
En savoir plus sur le lieuLe 3 juin 1940, les Allemands bombardent l’aéroport. Les dernières forces françaises évacuent quelques jours plus tard. L’armée allemande prend alors possession de l’aéroport qui devient la base principale de l’armée de l’Air (la Luftwaffe). Hitler y atterrit en juin 1940 pour gagner symboliquement Paris et l’aéroport sert aux relations Paris–Berlin des hauts dignitaires nazis. La Luftwaffe remet le site en état et aménage le champ d’aviation. Les Allemands triplent la surface de l’aérodrome en l’élargissant sur Bonneuil-en-France et Gonesse. Ils bâtissent notamment une vaste piste de plus d’un kilomètre. Opérationnel, l’aéroport sert de point de départ de nombreux avions dans le cadre de la bataille d’Angleterre qui dure de juillet 1940 à mai 1941.
En juin 1941, les Anglais bombardent le site. Puis les bombardements alliés reprennent à l’été 1943. L’opération dite « Starkey » du 16 août entraine la destruction d’une partie des installations. En parallèle, la ville de Dugny est en grande partie détruite et 10 % de sa population tuée. Enfin en avril, juin puis août 1944 ont lieu d’autres bombardements importants.
L’aéroport du Bourget devient ensuite un des derniers lieux du combat pour la libération de la capitale. Paris libérée le 25 août, une poche allemande se réfugie dans la ville et sabote la piste est-ouest de l’aérogare. C’est finalement la Deuxième Division Blindée du Général Leclerc qui libère l’aéroport le 27 août. Des travaux sont immédiatement effectués pour le rendre de nouveau opérationnel.
Il sert ensuite au rapatriement des prisonniers de guerre, des déportés résistants revenant des camps de concentration et des rescapés des centres de mise à mort à partir d’avril 1945. Ceux qui sont rapatriés par avions sont souvent les plus atteints. L’aéroport a aussi servi au rapatriement de certaines personnalités le 18 avril 1945 dont un contingent d’hommes de Buchenwald ayant formé un comité des intérêt français dans le camp. Parmi ces 23 rapatriés exceptionnels des députés, comme Eugène Thomas et Albert Forcinal, des syndicalistes, comme Marcel Paul, ou encore des hommes d’affaires comme Marcel Bloch (Entreprises Dassault).
Le ministère des prisonniers, déportés et réfugiés, dirigé par Henri Frenay, met en place une rotation des avions qui permet, au plus fort du rapatriement, le retour exceptionnel de 12 800 personnes par jour. L’aéroport est loin d’être le seul site de rapatriement, gares parisiennes, aéroports, gares et ports en province sont aussi largement utilisés. Cependant, c’est à l’aéroport du Bourget que le 1er juin 1945 est organisée une cérémonie symbolique pour célébrer le rapatriement d'un prisonnier désigné comme "le millionième", qui gagne ensuite Paris et le centre d’accueil des prisonniers rapatriés de la gare d’Orsay, où la cérémonie s’achève. Les rapatriements perdurent probablement jusqu’à l’automne.
À la fin de la guerre, la priorité est à la reconstruction. L’aéroport est par ailleurs intégré à la nouvelle entité Aéroport de Paris. Le lieu ne fait l’objet d’aucun investissement mémoriel en lien avec la guerre. L’arrivée du Musée de l’Air et de l’Espace, qui s’installe progressivement après 1973, n’y change rien.
Aujourd’hui le musée abrite plusieurs monuments mémoriels, cependant un seul fait directement allusion à la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit du Monument appelé « Aux frères d’armes Français et Russes du régiment de chasse Normandie-Niemen ». Réalisé par l’architecte Victor Pasenko et le sculpteur Vladimir Sourovtsev, ce monument à la mémoire des hommes du régiment de chasse Normandie-Niemen, a été inauguré le 22 septembre 2006. Il montre un pilote français et un mécanicien aéronautique soviétique regardant le ciel en attendant le retour d’un camarade d’une mission de combat. Une exposition permanente est consacrée dans le musée à cette unité des Forces Aériennes Françaises Libres engagée contre le nazisme sur le front de l’est au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Cette absence mémorielle sur le site ne signifie pas un oubli de ce qui s’y est passé. En 1995, pour les 50 ans, 93 Hebdo titre sur les rapatriés au Bourget. Par ailleurs, la mémoire des bombardements est présente dans les villes alentours comme Le Blanc-Mesnil mais surtout Dugny, qui dut être totalement reconstruite après-guerre.
Cette histoire fait aujourd’hui l’objet de nouvelles recherches visant notamment à mieux saisir l’organisation des rapatriements.
Visiter le Musée de l’Air et de l’Espace
3, esplanade de l’Air et de l’Espace
93350 Le Bourget
Le musée est ouvert du mardi au dimanche :
Avant la Seconde Guerre mondiale
Cartes postales
Pendant la Seconde Guerre mondiale 1940-1944
Après la Seconde Guerre mondiale
Le retour des déportés, photographies
Dommages de guerre, reconstruction
Archives audiovisuelles
Le musée de l’Air et de l’Espace retrace l’histoire de l’aviation et de la conquête de l’espace à travers une collection d’objets hors normes.
La cité de la Muette à Drancy fut réquisitionnée en 1941 par les nazis pour en faire le principal camp d’internement et de transit des Juifs de France.
Principale gare de déportation des Juifs de France vers Auschwitz-Birkenau entre mars 1942 et juin 1943. Au total, 40 450 ont été déportées depuis cette gare.
De juillet 1943 et jusqu’à l’été 1944, le principal lieu de départ de la déportation des Juifs de France. Au total, 22 500 ont été déportées depuis cette gare.
Réquisitionné par les forces d’occupation allemande en 1940, il est transformé en camp d’internement puis de transit pour les personnes résistantes et victimes de la répression.
En 1944, il sert au départ de 4 convois de déportation liés à la politique de répression, dont l’ultime convoi parti de France le 15 août 1944. Au total, 3 250 personnes ont été déportées depuis ce quai.
Utilisé pendant la guerre comme camp des ressortissants étrangers “des puissances ennemies du Reich”. Plus de 2000 hommes y furent internés durant toute la période de l’occupation allemande.
Point stratégique pendant toute la guerre, il est victime de bombardements par les deux camps ennemis. Il sert au rapatriement des prisonniers et déportés au printemps 1945.
Musées et lieux de mémoire à visiter au-delà de la Seine-Saint-Denis afin de mieux comprendre l’histoire de la Résistance et de la Shoah en France.
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