Il n’existe pas en France de lieu de mémoire rendant hommage aux femmes en résistance et en déportation pendant la Seconde Guerre mondiale, dédié à toutes celles, de tous milieux sociaux, de toutes confessions, célèbres ou méconnues, citoyennes sans droit de vote, qui se sont engagées, qui ont subi l’horreur nazie.

Pour combler ce manque, à l’initiative de la Ville des Lilas et du réseau du Musée de la Résistance nationale (MRN), le Mémorial national des femmes en résistance et en déportation (MNFRD) va être installé au sein du fort de Romainville, aux Lilas. Quatre-vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’aménagement de ce lieu longtemps méconnu est un enjeu essentiel pour transmettre l’histoire et la mémoire des femmes en résistance et en déportation, et l’actualité de leurs combats aujourd’hui.

Ce site exceptionnel, témoin des heures sombres de notre histoire, sera le lieu d’une mémoire vivante et partagée, grâce à un projet scientifique et pédagogique, culturel et social, plaçant au cœur les enjeux démocratiques et citoyens de l’enseignement de cette histoire.

Le fort de Romainville

Le fort de Romainville est une des fortifications de la ceinture parisienne construites au milieu du XIXe siècle selon un modèle inspiré des ouvrages de Vauban.

Depuis 1867 et la création de cette commune, il se trouve aux Lilas. Site de garnison, il est affecté à la défense anti-aérienne de la capitale. Evacué après la défaite française de juin 1940, il devient le premier camp allemand installé en France occupée.

Près de 7 000 personnes y sont détenues de 1940 à 1944, dont près de 3 900 femmes. Associé au camp de Compiègne, antichambre des camps de concentration nazis, il est au cœur des politiques répressives allemandes en France occupée.

Un mémorial au cœur du projet « Grands Lilas »

Le Mémorial national des femmes en résistance et en déportation est le cœur structurant du projet urbain « Grand Lilas », qui prévoit l’aménagement du Fort de Romainville, dans le cadre de l’appel à projet « Inventons la Métropole du Grand Paris ».

Ce nouveau quartier proposera des lieux de vie et d’activités, de nouveaux logements, la préservation et la mise en valeur d’espaces naturels remarquables, l’installation d’équipements sportifs et donc un Mémorial national dédié à la mémoire et à la transmission. Grands Lilas, nouveau quartier des Lilas et du territoire d’Est Ensemble, sera un équipement d’une nouvelle génération permettant un développement économique et solidaire durable.

Le Mémorial sera constitué de :

• Une place de la Mémoire signalant l’entrée dans le Mémorial
• Une rue des casemates et ses œuvres d’art
• Une exposition permanente au sein des sept casemates dédiées au Mémorial
• Une casemate entièrement dédiée à l’espace pédagogique  
• Un lieu de formation et d’échanges dans la casemate 18 pour sensibiliser différents publics sur l’action des femmes en résistance et sur leur parcours en déportation.
• L’exceptionnelle casemate 17 sauvegardée, classée et présentée, qui comprend 70 graffitis réalisés par les détenus du fort, dont 53 ont été identifiés : 39 d’hommes et 14 de femmes. Grâce au soutien de Patricia Mirallès, la ministre chargée des anciens combattants et de la mémoire, le ministère des Armées a financé en 2023 la restauration de ces graffitis.
• Un cheminement extérieur, préservant l’ancienne cour des détenus transformée en un espace de vie
• Un carré des fusillés, lieu de commémoration, qui sera réaménagé et mieux relié à la place des Arts.
• L’installation du monument hommage aux 150 Lilasiennes et Lilasiens juifs déportés durant la Seconde Guerre mondiale.

Une programmation hors les murs dès 2025

Avant son ouverture en 2028, le Mémorial national des femmes en résistance et en déportation a conçu une programmation 2025 en partenariat avec plusieurs institutions, afin de commencer à porter les sujets et les enjeux qui seront au cœur du futur mémorial.

Un professeur relais de la DAAC Créteil est rattaché à l’association depuis septembre 2024.

En partenariat avec l’Office national des combattants et victimes de guerre, avec le soutien de la Mission du 80e anniversaire de la Libération, la première exposition itinérante du MNFRD est présentée à partir du 8 mars 2025 à l’hôtel des Invalides.