Le camp d’internement de Royallieu, situé à Compiègne, à 80 km au nord de Paris, a été établi durant la Seconde Guerre mondiale au sein d’une caserne militaire d’un quartier de la ville : ce camp a été en Europe de l’Ouest l’un des plus grands centres de transit de civils destinés à la destruction par le travail forcé dans le cadre de la politique allemande de déportation de répression. En juin 1941, à son ouverture, il est désigné comme « camp de concentration permanent pour éléments ennemis actifs » (Internierungslager) sous la dénomination « Frontstalag 122 », puis rapidement comme « camp de détention de police » (Polizeihaftlager) par l’administration militaire allemande d’occupation de laquelle il était le seul en France à dépendre directement.
Bâti en 1913 pour y installer le 54e régiment d’infanterie, le site de la caserne ne présente plus actuellement que trois pavillons militaires sur les vingt-quatre qui la composaient à l’origine.
Depuis 2008, un Mémorial y a été inauguré afin de conserver la mémoire des victimes de l’une des pires tragédies du XXe siècle, par le biais d’un parcours de visite illustré de nombreux témoignages et documents présentés au moyen de technologies audiovisuelles.
L’ensemble du site est porteur de mémoire, y compris le jardin, mis en valeur par l’architecte Jean-Jacques Raynaud avec des stèles de verre et des chaises parlantes qui évoquent chaque étape de l’internement à Royallieu, raconté par des internés eux-mêmes, de leur arrivée jusqu’à leur transfert à la gare de Compiègne, d’où ils seront déportés vers l’ensemble des camps de concentration et d’extermination nazis en Allemagne et dans les territoires occupés.
Environ 50 000 personnes, hommes et femmes (prisonniers politiques, résistants, juifs, étrangers, etc.) ont transité par ce camp pour être ensuite déportés vers Buchenwald, Auschwitz, Neuengamme, Mauthausen, Dachau, Sachsenhausen ou encore Ravensbrück, ainsi que leurs centaines de kommandos, ce qui en fait le plus grand camp d’internement et de déportation sur le territoire français après celui de Drancy. Près de la moitié des déportés ne sont pas revenus.
2 bis avenue des Martyrs de la Liberté
60200 Compiègne
mardi, samedi et dimanche de 10h à 18h
mercredi, jeudi et vendredi de 14h à 18h
accueil@memorial-compiegne.fr
Tél. : 03 44 96 37 00